Le dessalement d’eau de mer n’est pas une bonne idée
L’Académie des technologies a dévoilé le 3 juillet dernier un rapport sur les « Apports des technologies en réponse aux besoins en eau douce, en France, dans le contexte du changement climatique ». Un processus « très énergivore », indique Benoît Teychene, chercheur à l’Institut de Chimie des Milieux et des Matériaux à l’université de Poitiers.
L’osmose inverse requiert « de 2,5 à 5 kWh pour produire 1 m³ d’eau douce dessalée », souligne le chercheur. La technologie de l’osmose inverse a ainsi détrôné d’anciens procédés thermiques, comme la distillation condensation, « qui consomme huit à neuf fois plus d’énergie » selon Benoît Teychene.
Les écosystèmes souffrent des rejets de concentrat de sel (« l’eau rejetée est deux fois plus concentrée », souligne Benoît Teychene), d’eau chauffée et des restes de biocides, détergents, antitartres ou antibactériens nécessaires au procédé de potabilisation de l’eau.
Si pour Mihail Dumitru Barboiu, le processus est « séduisant », alors que plus de 2,1 milliards de personnes (soit un être humain sur trois) manquent d’eau potable, Benoît Teychene estime que « le dessalement n’a rien d’une solution durable et ne devrait être utilisé qu’en cas d’urgence et en dernier recours ». Et de développer : « Nous utilisons de plus en plus d’eau, alors que nous en avons de moins en moins en réserve. » Ces rejets détériorent grandement les écosystèmes marins.
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Outre, le traitement des eaux usées, qui ne correspond qu’à 1 % de l’eau utilisée en France, le chercheur préconise de réduire au maximum les fuites du réseau. Ces dernières sont en effet, responsables, selon l’Office français de la Biodiversité, de la perte de 937 millions de mètres cubes d’eau chaque année (soit la consommation annuelle de 18 millions d’habitants) en France, rapporte le nouvelobs.