L’épargne des Français est-elle menacée par les banques ou de l’État ?
Par le passé, certains Etats ont déjà pioché dans l’épargne des particuliers pour résorber leur dette. Et si Bercy assure ne pas prévoir de nouvelles ponctions fiscales, les banques peuvent elles aussi prélever, sous conditions, les dépôts de leurs clients pour se renflouer.
Une rumeur circulant sur les réseaux sociaux ces derniers jours assurait que Bercy étudiait « la possibilité de ponctionner de 10% les comptes de moins de 100.000 euros de tous les Français et de 15% les comptes supérieurs à 100.000 euros ».
Une ponction massive de l’épargne rapidement démentie par le ministère de l’Economie auprès de LCI: « Il s’agit d’une fake news. On ne fait pas de relance économique en augmentant les impôts. Bruno Le Maire a été très clair sur ce point ».
En 2013, le FMI lui-même suggérait aux Etats des pays développés de ponctionner l’épargne des ménages via une taxe.
« Les taux de taxation nécessaires pour ramener les ratios de dettes (par rapport au PIB) à leur niveau de la fin 2007 nécessiteraient une imposition d’environ 10% sur tous les ménages disposant d’une épargne nette positive », expliquaient les économistes de l’institution monétaire.
Alors que la dette du pays frôlait les 120% de PIB, le gouvernement italien de Giuliano Amato a décidé en juillet 1992 de mettre en place un prélèvement de 0,6% sur l’ensemble des dépôts bancaires pour se désendetter.
Plus récemment, Chypre, au bord de la faillite, avait accepté de ponctionner à hauteur de 47,5% les dépôts bancaires de la Bank of Cyprus supérieurs à 100.000 euros en échange d’un plan d’aide européen de 10 milliards d’euros.
Les banques peuvent aussi prélever vos dépôts. En cas de difficultés financières, les établissements bancaires peuvent eux aussi ponctionner les dépôts des particuliers. Surtout, les dépôts sont garantis jusqu’à 100.000 euros par banque et par client.
Toutefois une directive européenne transposée à la France en 2015 fixent des conditions pour que ce ne soit pas nécessairement le contribuable qui doive mettre la main à la poche en cas de risque de faillite d’une banque. Ainsi, les premiers à payer seront les actionnaires et les créditeurs.
Par ailleurs, prélever les dépôts des ménages, que ce soit par les banques ou par une taxe, risquerait d’encourager un mouvement de fuite des capitaux.
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