Fureur en Israël : « Biden aura le déshonneur et la guerre »
Ce n’est plus une guerre de coulisses, entre échanges de propos peu amènes et avertissements de chaque protagoniste du style « retenez-moi ou je fais un malheur ». Comme on pouvait s’y attendre, la menace de suspendre la livraison d’armes offensives a provoqué, en Israël, au sein de la coalition gouvernementale, une véritable levée de boucliers.
Voilà Joe Biden renvoyé dans les cordes et qualifié aujourd’hui par un ministre, lui aussi du parti suprémaciste juif Puissance juive, de nouveau Chamberlain. C’est, bien sûr, rappeler l’accord de Munich, en 1938, lorsque le Premier ministre britannique avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler.
Pour le ministre du Patrimoine, Amichay Eliahu, « comme lui, Joe Biden aura en même temps le déshonneur et la guerre ». De fait, depuis des mois, le Premier ministre israélien ne cesse de répéter que l’offensive sur Rafah aura lieu, quoi qu’il advienne. « Biden sacrifie Israël à des fins électoralistes».
Quant à Benyamin Netanyahou, il avait dit : « Si nous sommes contraints de combattre seuls, nous le ferons et nous continuerons à frapper nos ennemis jusqu’à la victoire.
Les responsables américains, très inquiets d’une nouvelle opération israélienne dans le sud de la bande de Gaza, ne cessent de réclamer aux dirigeants hébreux un plan global de l’offensive et surtout les mesures qu’entend prendre l’armée pour limiter davantage les victimes civiles, avec, entre autres, les détails de l’évacuation des réfugiés vers une zone humanitaire.
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Il faut rappeler qu’actuellement 1,2 million de personnes sont massées à Rafah. Actuellement, l’opération à Rafah est contenue. Le gouvernement israélien refuse toujours des palestiniens pour diriger le poste frontière, côté palestinien, et d’y déployer des éléments de l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas ou du Fatah. C’est la position de principe du Premier ministre israélien.
Une telle initiative pourrait déboucher sur des négociations politiques et conduire à un processus de paix, comme le proposent Joe Biden et l’Arabie saoudite. Pour l’heure, les négociations en vue d’une trêve, qui permettrait la libération d’otages en échange de Palestiniens détenus en Israël, sont dans l’impasse.
Les familles d’otages organisent de nouvelles manifestations avec comme slogan : « Un accord maintenant, même au prix de l’arrêt de la guerre. » En parallèle, les rassemblements antigouvernementaux prennent de l’ampleur.