Les organisations patronales se montrent discrètes face au RN
«Que le monde économique se mouille !». C’est ce qu’a lancé Bruno Le Maire, pour contrer le Rassemblement national à l’occasion des élections législatives anticipées. Il demande aux patrons de s’engager et de dénoncer le programme économique du parti.
Contrairement aux syndicats, comme la CGT ou la CFDT, qui ont appelé immédiatement à faire barrage à l’extrême droite, le Medef ou encore la CPME ont fait preuve de prudence. Les organisations patronales expliquent qu’elles n’ont pas vocation à faire de politique et que chacun doit rester dans son rôle et dans son couloir ! Cette façon de botter en touche traduit plutôt un embarras, car elles comptent, parmi leurs adhérents, des électeurs du Rassemblement national, qu’elles ne veulent pas braquer.
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CPME et Medef ont publié chacun un communiqué ou les mots ont été choisis, pesés et sous-pesés. À aucun moment, il n’est inscrit «extrême», par exemple, et aucun parti n’est cité. Ce positionnement marque une vraie rupture, puisqu’il y a encore quelques années, le patronat ne voulait rien avoir à faire avec l’extrême droite et refusait de recevoir les représentants du FN de l’époque. Laurence Parisot, présidente du Medef de 2005 à 2013, avait même écrit un livre, Un piège bleu marine, en 2011.
Il y a également toute une frange des patrons, même si elle difficilement quantifiable, qui est encore plus effrayée par les positions de l’extrême gauche sur le capital et la propriété. Certains confient, en coulisses, préférer, finalement, voir le RN prendre le pouvoir que la France insoumise, estimant que ce sera moins déstabilisant pour l’Économie.