Raphaël Glucksmann présente sa «vision pour la France»
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Le candidat qui représente une position opposée à La France Insoumise et qui figure parmi les mieux placés dans les sondages du côté gauche, déclare qu’il mettra tout en œuvre pour que le pôle « démocrate, social et écologiste» remporte les élections de 2027, même s’il doit y laisser sa peau.
Malgré les questionnements soulevés par la nomination de sa compagne, la journaliste Léa Salamé, pour animer le journal de 20 heures sur France 2 jeudi dernier, laissant planer l’ombre d’un potentiel conflit d’intérêt en cas de candidature officielle, Monsieur Glucksmann présente ce lundi à Paris le « premier acte » de son projet « pour la France», annoncé en octobre dernier.
Pour se préparer, l’essayiste âgé de 45 ans s’est montré discret ces derniers mois. « Selon un proche, il était impératif pour lui de consolider sa position au niveau national avant de faire son retour, ce qui nécessitait un travail en profondeur. »
L’eurodéputé s’est plongé dans de nombreuses lectures, a parcouru le territoire et a sollicité l’avis de plus de 200 experts ainsi que de 2 000 militants de Place publique, parmi les 12 000 adhérents, qui ont activement réfléchi au projet.
Objectif : anticiper une éventuelle dissolution de l’Assemblée et proposer une offre politique structurée pour 2027, à l’image de l’initiative de Jean-Luc Mélenchon avec La France insoumise.
Au cœur de Place publique, un mantra revient sans cesse : si l’on peut ne pas partager les opinions de Jean-Luc Mélenchon, il est indéniable qu’il a travaillé dur. Nous devons combler le retard accumulé au fil des années, précise Saïd Benmouffok, le porte-parole du parti à Paris.
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« Nous sommes un parti en existence depuis six ans, mais nous n’avons pas accordé suffisamment d’attention à la dimension nationale», résume Jérôme Auslander, membre de la commission politique de Place publique.
« Ici, nous allons dévoiler notre identité politique», déclare-t-il. « Nous mettons l’accent sur le travail et les travailleurs dans notre projet», a déclaré M. Glucksmann à la fin du mois de mai dans une interview accordée au journal Le Monde.
Au programme, on retrouve le concept de la « société du prendre-soin », un « plan de réindustrialisation verte», un nouveau “contrat social” pour les travailleurs, un « contrat démocratique » pour les citoyens, ainsi qu’un « plan pour sauver l’école de la République», précise Sarah Pigeaud, responsable du projet, dans les colonnes de la Tribune ce dimanche.
En tout, Place publique propose «50 propositions concrètes». En amont d’un potentiel « second acte » lors des journées estivales à La Réole (Gironde) en octobre, avec une version définitive du projet prévue pour juin 2026.
Cependant, il convient de souligner que, pour l’instant, il ne s’agit pas d’un programme électoral présidentiel. « C’est ce que nous allons contribuer à la caisse commune du côté gauche», a déclaré M. Benmouffok, en soulignant la volonté de dialoguer tout d’abord avec le Parti socialiste, partenaire privilégié, puis avec d’autres forces politiques “partageant des visions compatibles».
Selon Raphaël Glucksmann, l’idée d’une union de l’ensemble de la gauche relève de l’hypocrisie. Il estime qu’il doit reconnaître l’existence de deux pôles distincts : celui de la gauche radicale et celui qu’il a commencé à définir lors des élections européennes.
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Alors que certains membres du Parti socialiste se tournent déjà vers lui comme candidat pour l’élection présidentielle, Olivier Faure, à la tête du PS et également en course, propose quant à lui qu’il s’engage dans une plateforme politique de gauche sans la mouvance de Jean-Luc Mélenchon, y compris même l’ancien député de La France insoumise, François Ruffin.
Raphaël Glucksmann a toutefois décliné l’invitation à prendre part à une primaire, convaincu que l’élan des sondages engendrera un vote stratégique en sa faveur. Une proche d’Olivier Faure a répondu catégoriquement : « Il n’y aura pas de sauveur unique pour la gauche. » Selon un autre cadre socialiste, il est souligné que Place Publique, avec seulement un député et un sénateur, « ne dispose pas des ressources nécessaires pour se passer du PS.» Cela contrarie les ambitions présidentielles d’Olivier Faure !
François Ruffin, partisan d’une primaire, a critiqué vendredi M. Glucksmann pour son refus de permettre au peuple de gauche de s’exprimer par le vote.