Affaire Nestlé Waters : “Il n’est pas question de laisser les intérêts économiques primer sur la santé sanitaire”
Mise à jour – 09-11-2024 – La commission des lois du Sénat a validé mercredi le lancement d’une commission d’enquête parlementaire sur le scandale du traitement interdit des eaux minérales par la société Nestlé Waters dans ses usines vosgiennes.
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«Nous avons déjà une série de certitudes, à savoir que Nestlé Waters a fraudé et s’est rendu coupable d’une fraude sur les eaux en bouteille de Vittel, Contrex et Perrier», rappelle Antoinette Guhl, rapporteuse de la mission d’information dont les conclusions ont été rendues à la mi-octobre.
Nestlé Waters a déjà dû payer une amende de 2 millions d’euros, «c’est trop peu, bien sûr, estime la sénatrice, puisqu’en fait, le montant de la fraude a été évalué par les services de l’État à 3 milliards d’euros». Pourquoi ne pas infliger une amende de 3 milliards d’euros ? La commission d’enquête va donc pouvoir «rendre publiques toutes les auditions».
Dans son rapport, elle a déjà pointé «certaines défaillances, et donc des contrôles spécifiques à faire auprès de Nestlé Waters et en particulier de l’usine Perrier». Cette transparence importante «pour la confiance des consommateurs», «c’est aussi l’enjeu de cette mission d’information et de la commission d’enquête». Concernant la question de l’emploi dans les usines Nestlé, elle est «importante, il faut en même temps préserver l’emploi, mais il faut le faire dans les règles de l’art de la consommation, en respectant, comme le font d’autres minéraliers, les règles de l’eau minérale naturelle», poursuit la sénatrice.
Antoinette Guhl, sénatrice, écologiste, sera donc membre de la commission d’enquête parlementaire sur Nestlé Waters qui s’ouvrira en janvier.
Après Foodwatch, une deuxième association de consommateurs porte plainte dans l’affaire du scandale des eaux en bouteille traitées illégalement. L’association CLCV a déposé plainte à la mi-octobre auprès du parquet de Paris, dans laquelle les groupes Nestlé, producteur de Perrier, Evian ou Contrex, et Alma, producteur notamment de Cristaline, sont directement cités, selon les informations de franceinfo recueillies auprès de l’association samedi 9 novembre.