Les syndicats et le patronat parviennent à un accord sur les reconversions professionnelles malgré l’échec sur les retraites
« Nous avons un accord logique dans la manière dont il modernise légèrement les mécanismes de reconversion, mais avec une ambition tout à fait contenue car nous sommes dans un contexte budgétaire extrêmement restrictif », a affirmé Yvan Ricordeau, le négociateur CFDT, dès la conclusion de la réunion. Il a tempéré l’importance de cet accord, comme les autres représentants syndicaux.
Yvan Ricordeau a déclaré que le conseil national du premier syndicat se réunira vendredi pour défendre le texte, tout en soulignant l’importance de prendre en compte le « contexte », ajoutant que « personne ne sait vraiment ce qui pourrait arriver demain [jeudi] concernant les décisions relatives à la question des retraites ». « Aucun nouveau droit n’a été acquis, mais aucun n’a été perdu », a déclaré le négociateur Force ouvrière, Michel Beaugas.
« Le Compte Personnel de Formation (CPF) reste entre les mains du salarié, chaque fois, il devra exprimer son point de vue » concernant son utilisation pour financer une formation, et dans le contexte d’une mobilité interne au sein de son entreprise, « il ne pourra pas utiliser la totalité de son CPF, mais seulement 50 % », a-t-il expliqué. La CGT, quant à elle, n’a pas exprimé de position contre le texte. Elle a cependant réitéré sa critique de la méthode de négociation jugée « très dure » du patronat et l’empressement du gouvernement à arriver rapidement à un accord alors que « le sujet aurait justifié une négociation plus étendue », d’après Sandrine Mourey, représentante de la centrale de Montreuil. De son côté, la CFTC a déclaré qu’elle soumettra l’accord au conseil confédéral avec « probablement un avis positif », après avoir notamment réussi à faire figurer dans le texte que « l’employé accepte une reconversion externe » afin d’éviter que la reconversion ne soit utilisée comme un licenciement déguisé.
Le document devait être envoyé au ministère du Travail entre mercredi soir et jeudi matin pour être inclus dans le projet de loi qui transpose, entre autres, l’accord national interprofessionnel (ANI) sur l’emploi des seniors. Cet accord a déjà été approuvé sur ses autres articles par la commission des affaires sociales de l’Assemblée. Elle se rassemblera de nouveau lundi afin d’inclure l’accord concernant les reconversions.