L’accord entre l’UE et les États-Unis “ressemble plutôt à une capitulation de l’Union européenne”

L'accord entre l'UE et les États-Unis
L’accord commercial récemment conclu entre les États-Unis et l’Union européenne suscite des réactions critiques, notamment celle d’Eric Dor, économiste et directeur des études économiques à l’IESEG School of Management. Sur franceinfo, il a qualifié cet accord de « capitulation » de l’UE face aux États-Unis, en raison des droits de douane de 15 % imposés sur les exportations européennes.

Selon Eric Dor, cet accord représente une « victoire » pour Donald Trump, qui aurait réussi à imposer sa volonté par intimidation, menaçant d’augmenter les droits de douane jusqu’à 30 %. L’économiste estime que le président américain présente cette situation comme un soulagement, alors qu’elle est en réalité très défavorable pour les Européens.

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Il rappelle qu’avant le début du second mandat de Trump, les droits de douane américains sur les produits européens étaient en moyenne de 4,8 %, un chiffre qui a désormais plus que triplé. Concernant le secteur automobile, qui sera également soumis à une taxe de 15 %, Eric Dor exprime des doutes, soulignant que les voitures ne bénéficieront pas d’un quota exempté de droits de douane, contrairement à ce qu’ont obtenu les Britanniques. De plus, il note que l’acier et l’aluminium continueront d’être taxés à 50 % aux États-Unis.

Trump a par ailleurs précisé que les produits pharmaceutiques ne seront pas inclus dans l’accord. Eric Dor tempère cette annonce en indiquant que, bien que les secteurs pharmaceutique et aéronautique soient initialement exemptés, il n’y a aucune garantie que ces exemptions perdureront face à de potentielles hausses de droits de douane, les enquêtes américaines sur ces produits étant toujours en cours.

L’économiste met en garde contre les conséquences de cet accord, qui pourrait entraîner des délocalisations d’industries européennes vers les États-Unis pour approvisionner le marché européen. En contrepartie, l’UE renoncerait à tous droits de douane sur les produits américains, ce qui, selon lui, crée une situation « extrêmement inégale ». Il souligne également que l’accord pourrait accroître la dépendance stratégique de l’Europe, notamment avec les engagements d’achats massifs de matériel militaire américain.

Enfin, Eric Dor pointe la question énergétique, indiquant que l’UE pourrait s’engager à importer pour 750 milliards de dollars d’énergie en provenance des États-Unis, remplaçant ainsi les importations russes. Il met en garde contre les implications écologiques de ces importations, qui seraient principalement constituées de gaz de schiste, produit par fracturation hydraulique, et qui compromettraient les objectifs européens de décarbonation et de lutte contre le réchauffement climatique.

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