La visite que le ministre de la Justice Gérald Darmanin a Nicolas Sarkozy en prison représente “un risque à l’indépendance des magistrats”

La visite que le ministre de la Justice Gérald Darmanin a Nicolas Sarkozy en prison représente
Remy Heitz

Nicolas Sarkozy doit se rendre à la prison de la Santé mardi afin d’effectuer une peine d’emprisonnement. Il a été condamné à une peine de cinq ans d’emprisonnement pour participation à une association de malfaiteurs dans le cadre de l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle victorieuse en 2007.

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Le plus haut procureur de France insiste sur l’importance que cette affaire soit jugée dans un climat de sérénité. La veille, le ministre de la Justice a déclaré sur France Inter qu’il se rendrait en prison pour rendre visite à Nicolas Sarkozy pendant sa détention à la prison de la Santé : « Je ne peux pas rester indifférent à la souffrance d’un individu », a affirmé le ministre de la Justice lundi. Cependant, selon Rémy Heitz, il existe un risque que la visite soit interprétée par les magistrats et perçue par l’opinion publique comme un obstacle à la sérénité recherchée, d’autant plus qu’un président français est incarcéré pour la première fois dans l’histoire de la Vᵉ République.

Il souligne qu’il s’agit d’une affaire ayant suscité de vives critiques, parfois excessives, accompagnées de menaces à l’encontre des magistrats. Il insiste sur la nécessité de préserver l’indépendance des magistrats dans le traitement d’un dossier aussi délicat.

En septembre, Emmanuel Macron avait expressément désapprouvé ces attaques et menaces de mort dirigées contre les magistrats, qualifiant ces propos d’« inadmissibles ». En revanche, Rémy Heitz a déclaré ne pas avoir de « commentaire à formuler » concernant la rencontre entre Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy quelques jours avant l’incarcération de ce dernier. Cependant, il maintient son point de vue en soulignant l’importance que cette affaire soit jugée dans un climat de sérénité.

Il est à noter que l’ancien président Nicolas Sarkozy a interjeté appel de sa condamnation, soulignant ainsi que cette affaire est toujours en cours et que la procédure est en cours. Une requête a été déposée, ce qui entraînera la tenue d’audience prochainement, puisque M. Sarkozy a sollicité sa libération. En vue des prochaines audiences, le procureur général près la Cour de cassation insiste sur la nécessité que « les discussions se déroulent dans un climat serein, ce qui devrait être l’objectif de tous les participants .»

Le 25 septembre, Nicolas Sarkozy a été déclaré coupable de participation à une association de malfaiteurs dans le cadre de l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Il a été condamné à une peine d’emprisonnement de cinq ans et doit commencer à purger sa peine à la prison de la Santé à Paris, où il doit arriver ce mardi.

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