François Bayrou gagne du temps et donne rendez-vous au Parlement à l’automne
François Bayrou Le Premier ministre cherche à regagner le contrôle sur l’affaire des retraites. François Bayrou a loué un travail « remarquablement utile » trois jours après la rupture sans consensus du « conclave » sur les retraites, en se disant « impressionné par les avancées » entre syndicats et employeurs. Lors d’une conférence de presse, le jeudi 26 juin, il a salué les « progrès », en particulier l’intention « d’améliorer considérablement et immédiatement les pensions des femmes (…) ayant eu des enfants ».
Il a aussi indiqué qu’un accord avait été établi entre les partenaires sociaux pour réduire l’âge de départ à pleine pension de 67 ans à 66 ans et demi. Un autre progrès jugé « crucial » par le Premier ministre : l’absence de contestation de la part des négociateurs – la CGT et FO ont quitté les pourparlers depuis longtemps – sur le relèvement à 64 ans de l’âge légal pour partir à la retraite, établi par la loi Borne de 2023.
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Concernant les points non résolus, François Bayrou a qualifié de « proche » un accord sur l’aspect relatif à la pénibilité, qui constitue le principal sujet de discorde entre les partenaires sociaux. Il a déclaré que les pourparlers continueraient dans les jours à venir, sans toutefois détailler les modalités.
De plus, le chef de l’exécutif a prévu une « démarche législative » pour cet automne afin de « répondre à toutes les questions soulevées ». En cas d’absence d’entente sur les sujets les plus sensibles, il a confirmé sa volonté d’inclure des « mesures de compromis » dans le futur budget de la Sécurité sociale.
Comment éviter la censure, alors que les socialistes ont proposé une motion suite à l’échec du « conclave » ? François Bayrou a répondu : « Je ne peux pas imaginer que le parti de Jacques Delors et de Michel Rocard puisse voir les compromis trouvés par les partenaires sociaux comme « un sujet de censure ».
Le député PS Arthur Delaporte a répondu que les propos du Premier ministre n’affectent pas la détermination des socialistes à le censurer. Il a dénoncé une « manœuvre d’illusion » de François Bayrou, l’accusant de vouloir « gagner du temps » avec son annonce de présenter le dossier devant le Parlement à la rentrée automnale.
Le sort du Premier ministre est incertain et sa popularité est au plus bas dans les enquêtes : 52 % des Français réclament la censure, tandis que 63 % voient François Bayrou comme le principal fautif de l’échec du « conclave », d’après un sondage Elabe publié mercredi.