La grogne a augmenté face aux coupes dans le budget dédié à la recherche

La grogne a augmenté face aux coupes dans le budget dédié à la rechercheLa stupéfaction et la déception sont totales au sein du secteur de la recherche en France. L’annonce de l’amputation du budget alloué au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche est reçue comme un coup de massue par les principaux concernés, qui pointent un gouvernement aux paroles contraires aux actes.

« Tout d’abord, on a le président Emmanuel Macron qui nous a fait un discours le 7 décembre dernier, en nous disant que la recherche était importante, qu’ils allaient rattraper les investissements dans la recherche. Donc, on a des discours comme ceux-là d’un côté, par le président lui-même. Et, de l’autre côté, dans les faits, ce sont des coupes budgétaires énormes. C’est presque 5 % de coupes budgétaires ! », déplore Boris Gralak, secrétaire général du SNCS-FSU, le syndicat des chercheurs scientifiques, joint par Aram Mbengue de la rédaction France.

« Nous sommes totalement sidérés par ces annonces. Et, c’est la recherche qui paie le plus lourd tribut, et vraiment de loin, puisque sur ces 900 millions, il y a 380 millions d’euros en moins pour les organismes de recherche. Ainsi 380 millions d’euros en moins, c’est réellement incompréhensible, inouï… », poursuit-il.

Le gouvernement français a acté jeudi 22 février par décret dix milliards d’euros d’économies supplémentaires dans le budget 2024 voté avant Noël, piochant largement dans plusieurs programmes. Ainsi, pourtant érigé en septembre au rang de « priorité absolue », le budget alloué à la transition écologique se réduit, avec une révision en baisse d’un milliard d’euros de l’enveloppe d’aide pour mieux chauffer et mieux isoler les logements MaPrimeRénov. Par ailleurs, les catégories « travail et emploi », « recherche et enseignement supérieur » et « enseignement scolaire » sont concernés respectivement par 1,1 milliard, 900 millions et 690 millions d’euros de crédits annulés. L’aide publique au développement est rabotée de 740 millions d’euros, l’aide à l’accès au logement perd 300 millions, la culture 200 millions, la police nationale 134 millions, l’administration pénitentiaire quelque 118 millions et la défense 105 millions.

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Objectif: ramener le déficit public à 4,4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2024, face à une prévision de croissance abaissée à 1 %, contre 1,4 % auparavant. Ce serrage de vis s’ajoute aux 16 milliards d’économies déjà votées dans le budget 2024, provenant pour l’essentiel de la suppression du bouclier énergétique.
Journée d’action le 19 mars

À l’annonce de ces coupes, l’université Jean-Moulin Lyon-3 a enclenché la procédure de saisine du Conseil d’État, estimant qu’une telle mesure aurait dû passer par un vote au Parlement. « Le gouvernement a choisi d’outrepasser ses compétences et de contourner le Parlement en modifiant, au-delà des plafonds prévus par la loi, le budget de la Nation », a déclaré à l’AFP Eric Carpano, le président de cette université. Pour l’établissement, « l’éducation, l’enseignement supérieur, la recherche et la transition écologique sont les principales victimes de ce désengagement de l’État ». L’université critique « une erreur manifeste d’appréciation » et des « choix politiques contraires aux intérêts de la jeunesse et à la nécessaire préservation du climat ».

Avec l’intersyndicale Fonction publique, la FSU appelle à une grève mardi 19 mars pour défendre de meilleures conditions de travail et de rémunération qui seront affectées par les coupes budgétaires, informe RFI.

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