18 septembre 2024

La qualité sanitaire des eaux du groupe Nestlé n’est “pas garantie”

La qualité sanitaire des eaux du groupe Nestlé n'est «La sécurité sanitaire de nos produits a toujours été garantie et reste notre priorité absolue». Telle fut la réponse que nous avait adressé le groupe Nestlé, fin janvier, lors des révélations de franceinfo sur l’utilisation de traitements illicites de purification de ses eaux minérales naturelles. Des eaux contaminées, mais traitées comme de la banale eau du robinet. Hépar, Perrier, Vittel, Contrex…

À l’origine de cette expertise commandée par le gouvernement, il y a d’abord une demande d’appui scientifique et technique des agences régionales de santé Grand Est et Occitanie, où se trouvent les deux usines d’embouteillage du groupe Nestlé en France.

Dans un courrier de juin 2023, annexé à l’expertise, le directeur de l’ARS Occitanie, Didier Jaffre, sollicite les services de l’agence sanitaire «au regard de la vulnérabilité» des ressources en eau du site de Vergèze, où est produite la marque Perrier. Dans cette lettre, il évoque la «présence de traitement interdit» dans l’usine, une «contamination régulière des eaux brutes sûr au moins cinq des sept forages», et «la présence de micropolluants».

La note fait état de contaminations microbiologiques régulières sur de nombreux puits «pouvant atteindre à plusieurs reprises une concentration élevée», alors que la réglementation sur les eaux minérales naturelles ne tolère la présence d’aucune bactérie dans l’eau, que ce soit après ou avant embouteillage.

Dans leurs conclusions, les experts recommandent aux autorités de mettre en œuvre un plan de surveillance renforcé des usines Nestlé, «considérant les multiples constats de contaminations d’origine fécale», «la présence chronique notable de micropolluants», et «l’absence de paramètre permettant le suivi de la contamination virale des eaux».

Mais, surtout, ils affirment ne formuler «aucune recommandation» pour les produits finis, car les non-conformités détectées «ne devraient pas conduire à la production d’eaux embouteillées». En clair, les sources contaminées ne devraient plus être exploitées pour produire de l’eau minérale naturelle, comme cela semble pourtant être encore le cas.

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Ce n’est pas la première fois que le gouvernement est alerté d’un potentiel risque sanitaire. Dans un rapport remis au gouvernement en juillet 2022, mais resté confidentiel jusqu’aux révélations de la Cellule Investigation de Radio France et du journal Le Monde, des inspecteurs de l’inspection générale des affaires sociales affirmaient déjà qu’il «ne serait pas prudent de conclure à la parfaite maîtrise du risque sanitaire», notamment «microbiologique» des eaux du groupe Nestlé. Les inspecteurs s’inquiétaient alors du potentiel retrait des traitements illicites mis en place pour purifier les eaux, «qui serait de nature à engendrer un risque sanitaire».

En recourant à des traitements, la réglementation ne permet pas à Nestlé de continuer à commercialiser ses produits sous l’appellation eau minérale naturelle. La qualité sanitaire de ses eaux ne semble pas être garantie.

Hépar, Perrier, Vittel, Contrex… La qualité sanitaire des eaux du groupe Nestlé « pas garantie » selon une expertise remise au gouvernement. Si l’État, le gouvernement cache des informations importantes sur la santé des français, ceux impliqués devraient être déféré devant la justice.

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