Le télésoin possible pour les paramédicaux, cela est-il un avantage ?
La mise en place, toute récente, du télésoin, des consultations à distance pour les paramédicaux, peut laisser dubitatif.
Le télésoin, un objectif fixé par Ma Santé 2022, a été installé de façon dérogatoire pendant la crise sanitaire. En février 2021, la Haute Autorité de santé a publié les critères et les recommandations pour son bon usage. Et depuis l’arrêté et les décrets, parus début juin, cette pratique à distance a été pérennisée. Dix-huit professions peuvent proposer cette option, notamment les diététiciens, ergothérapeutes, infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, orthophonistes, orthoptistes, pédicures-podologues, psychomotriciens et pharmaciens.
Concrètement, ces paramédicaux peuvent proposer à certains patients un rendez-vous à distance, à condition de recueillir leur accord et d’inscrire le compte rendu dans son dossier patient et son dossier médical partagé .
« Ça ne se fera qu’avec un dialogue entre patient et soignant et au regard des besoins, prévient Gérard Raymond, président de France Assos Santé. L’infirmier doit au préalable vérifier que le patient est équipé et qu’il a les capacités cognitives suffisantes pour réaliser ce télésoin. » « Cela dépend donc du jugement du professionnel et du consentement du patient, et cette autonomie est appréciée par les paramédicaux », assure Alexandre Mathieu-Fritz, professeur de sociologie à l’université Gustave-Eiffel , et qui travaille depuis dix ans sur les téléconsultations médicales.
« L’objectif n’est pas de remplacer le soin, mais de le compléter. Dans certains cas, le numérique permet un lien plus rapide. » C’est en tout cas la conclusion d’une récente expérimentation mise en place par mesdocteurs.com et la Mutualité française de Lorraine qui a permis à 15 soignants de réaliser 29 télésoin . « Cae la plupart des Français espèrent vieillir à domicile.
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Pour la plupart des patients, l’écran ne suscite aucune inquiétude puisqu’ils l’utilisent pour parler avec leurs proches». « Cela peut améliorer l’accès aux soins, notamment dans les déserts médicaux »
« On est loin des dystopies où tous les soins se font à distance, même si certains ont pu se poser des questions pendant les confinements, reconnaît Alexandre Mathieu-Fritz, par ailleurs codirecteur du Laboratoires techniques, territoires et sociétés .
Il faut laisser aux paramédicaux le temps de définir pour quels usages les pratiques à distance paraissent les plus adaptées. » « C’est une évolution favorable qui peut améliorer l’accès aux soins, notamment dans les déserts médicaux, se félicite pour sa part le président de France Assos Santé. L’accélération de la télémédecine, avec le boom des téléconsultations, la mise en place de la télésurveillance, du télésoin, l’ouverture de Mon espace santé, est voulue par le gouvernement et nous la portons.
Le président de France Assos Santé de conclure : « le numérique est une voie qui s’ouvre et paraît pertinente. A nous d’en faire le meilleur et pas le pire. »