“La baisse de la natalité la plus forte depuis la fin du baby-boom”

En 2023, 677 800 bébés sont nés en France, soit une baisse de 6,6 % par rapport à 2022, révèle l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insée) dans une étude publiée jeudi 14 novembre. L’espérance de vie qui ne cesse d’augmenter, mais également les inquiétudes liées aux conflits, à la crise environnementale et à la situation économique dans le pays expliquent cette tendance, selon les experts.

À LIRE >> Pando, une forêt constituée d’un seul arbre

Cette dynamique s’observe désormais depuis plus d’une décennie et risque de se confirmer en 2024, puisque le nombre de naissances est en baisse de 2,7 % depuis le début de l’année. Selon l’Insee, cette évolution démographique à la baisse semble s’installer durablement en France.

De 2010 à 2023, la France a enregistré une diminution de 19,8 % des naissances. Cette baisse des naissances traduit donc «un recul de la fécondité» avec une moyenne de 1,68 bébé par mère, contre plus de deux enfants par femme en 2010. Cette tendance a conduit le président Emmanuel Macron à appeler au «réarmement démographique» du pays, suscitant de nombreuses critiques dans les rangs féministes et de la gauche, «qui y voyaient une tentative de contrôler le corps des femmes», rappelle l’AFP.

De 2022 à 2023, le rapport de l’Insee note notamment des différences entre les communes rurales, qui concentrent un quart des naissances, et les centres urbains. Quant aux zones rurales périurbaines, elles sont les plus touchées, avec une baisse des naissances de 9,1 % par rapport à l’année précédente. Du côté des grandes villes, qui représentent 45 % des naissances, la diminution reste légèrement moins forte, atteignant 5 %. Les communes urbaines de densité intermédiaire affichent une baisse des naissances semblables à celle de l’ensemble du pays, à 6,6 %. Autre enseignement de l’étude, pour la première fois depuis 2010, cette baisse concerne l’ensemble des mères, « y compris les plus âgées ».

La France s’inscrit dans une tendance à l’échelle du continent. «Au total, de 2019 à 2023, le nombre de naissances diminue de 12 % dans l’ensemble de l’Union, contre 10 % en France, souligne l’institut de statistique. » Dans la plupart des pays de l’UE, en particulier ceux du Nord, cette baisse est avant tout liée à un recul de la fécondité. Dans les pays du Sud et de l’Est, s’ajoute un recul du nombre de femmes en âge de procréer depuis 2019.

N'hésitez pas à nous suivre et à nous aimer :

Laisser votre commentaire